Patatelet

 

 

Notre héros habitait à Sabran

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Patetelet s'appelait tout simplement JEAN-JEAN ,

sa mère lui disait "Jeannet ",il n'avait pas inventé

 "le fil à couper le beurre "

 

" jeannet , lui disait elle , pars pour Bagnols ,pense à me rapporter

des aiguilles, des grosses et des fines pour coudre tes chemises,

pour repriser tes chaussettes, et mets-les en lieu sûr pour ne

point les perdre.

   

 -"oui mère je m'en souviendrai ";répondait le garçon .

 

A midi ,il revenait les mains vides,

 

 " où sont mes aiguilles ? demandait la mère.

 

En lieu sûr . Je les ai piquées à la charrette de foin qui marchait devant moi .

 

  -Malheureux! qui les retrouvera jamais là-dedans, il fallait les piquer

au revers de ta veste .

 

  - c'est bien mère je m'en souviendrai " répondait le fils

 

Quelques jours après , la paysanne s'aperçut que sa charrue

avait le soc endommagé .

 

     " Va donc jusqu'à Bagnols , dit -elle à son fils , tu achèteras un araire neuf "

Or le patatelet , qui n'avait pas d'esprit  , possédait de la mémoire.

 

 "Oh ! se dit-il, il faut le piquer au revers de la veste,

à recommandé ta mère ";

 

 et soulevant la " raie " ,il la planta sur son habit qui se fendit

de haut en bas.

 

    - Ah pauvre benêt , s'écria sa mère en le voyant revenir dans cet état,

      la recette était pour les aiguilles . Quant à ceci , tu pouvais le trainer

      par les chemins .

 

      - je m'en souviendrai " , répond le patatelet,

 

  Peu de temps après , la maman eut besoin d'un chaudron et envoya

  patatelet le quérir à Bagnols .

  Celui-ci s'empressa de mettre les conseils précédents en pratique

  et on le vit déambuler , traînant sur la grand-route un magnifique

  chaudron en cuivre. A son arrivé , la mère poussa les hauts cris ,

 

   " imbécile! il fallait , cette fois , charger le chaudron sur tes épaules,

   expliqua-t-elle .

 

   -Je m'en souviendrai répondit encore une fois Patatelet .

 

   - Et maintenant , tu retourneras demain au marché de Bagnols

    pour acheter un cochon, et cette fois, je pense que tu le retourneras.

 

    - soyez tranquille mère " , répondit la patatelet

 

  la grosse bête arriva entière , mais Jean le Patatelet avait  les oreilles

  en moins .

  Trop fidèle à la dernière leçon , il avait mis le cochon sur son dos

  le cochon qui c'était payé un fin repas à ses dépens et malgré ses souffrances

  il n'avait déposé son fardeau qu'à la maison .

 

    " Ah ! jeannet! jeannet ! je ne ferai jamais rien de toi "

 

  gémit la pauvre mère .

 

   Cependant ,

 

la semaine suivante , elle eut encore un ordre à donner à son fils.

 

   -Vois-tu ,lui dit-elle ,les petite oiseaux du bon dieu saccagent nos semis .

     Afin de les effrayer , je vais faire un mannequin et la placerai

     dans le carré de pois . Tu rôderas là avec ton fusil  et tu ma

     tueras quelques-uns de ces oisillons pour en faire des brochettes.

   

 La malheureuse !  Qu'avait -elle dit là .

 elle n'avait  pas finie de parler que le garçon était allé préparer

 son fusil . Pendant ce temps , elle s'acheminait vers le jardin,

 et comme il n'y voyais plus clair au physique qu'au moral ,

 il aperçut une forme flottante , la prit pour le mannequin  , visa un

 chardonneret voisin , fit feu , le manqua et tua bel et bien sa pauvre mère.

 

  Il en eut un grand chagrin car il avait bon coeur .

  Les gens du village l'adoptèrent et l'hébergèrent, l'employèrent ,

  aux commissions . Il ne devint jamais plus habile dans ce métier ,

  On le traita de benêt ,  lourdeau .

  Ce dernier nom que l'on prononce en patois 

 

" patatelet "

 

  lui reste définitivement  et , de nos jours , on appelle les habitants de Sabran

 

   "  les  pantateur  "



04/02/2013
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