Patatelet
Notre héros habitait à Sabran
*******************
Patetelet s'appelait tout simplement JEAN-JEAN ,
sa mère lui disait "Jeannet ",il n'avait pas inventé
"le fil à couper le beurre "
" jeannet , lui disait elle , pars pour Bagnols ,pense à me rapporter
des aiguilles, des grosses et des fines pour coudre tes chemises,
pour repriser tes chaussettes, et mets-les en lieu sûr pour ne
point les perdre.
-"oui mère je m'en souviendrai ";répondait le garçon .
A midi ,il revenait les mains vides,
" où sont mes aiguilles ? demandait la mère.
En lieu sûr . Je les ai piquées à la charrette de foin qui marchait devant moi .
-Malheureux! qui les retrouvera jamais là-dedans, il fallait les piquer
au revers de ta veste .
- c'est bien mère je m'en souviendrai " répondait le fils
Quelques jours après , la paysanne s'aperçut que sa charrue
avait le soc endommagé .
" Va donc jusqu'à Bagnols , dit -elle à son fils , tu achèteras un araire neuf "
Or le patatelet , qui n'avait pas d'esprit , possédait de la mémoire.
"Oh ! se dit-il, il faut le piquer au revers de la veste,
à recommandé ta mère ";
et soulevant la " raie " ,il la planta sur son habit qui se fendit
de haut en bas.
- Ah pauvre benêt , s'écria sa mère en le voyant revenir dans cet état,
la recette était pour les aiguilles . Quant à ceci , tu pouvais le trainer
par les chemins .
- je m'en souviendrai " , répond le patatelet,
Peu de temps après , la maman eut besoin d'un chaudron et envoya
patatelet le quérir à Bagnols .
Celui-ci s'empressa de mettre les conseils précédents en pratique
et on le vit déambuler , traînant sur la grand-route un magnifique
chaudron en cuivre. A son arrivé , la mère poussa les hauts cris ,
" imbécile! il fallait , cette fois , charger le chaudron sur tes épaules,
expliqua-t-elle .
-Je m'en souviendrai répondit encore une fois Patatelet .
- Et maintenant , tu retourneras demain au marché de Bagnols
pour acheter un cochon, et cette fois, je pense que tu le retourneras.
- soyez tranquille mère " , répondit la patatelet
la grosse bête arriva entière , mais Jean le Patatelet avait les oreilles
en moins .
Trop fidèle à la dernière leçon , il avait mis le cochon sur son dos
le cochon qui c'était payé un fin repas à ses dépens et malgré ses souffrances
il n'avait déposé son fardeau qu'à la maison .
" Ah ! jeannet! jeannet ! je ne ferai jamais rien de toi "
gémit la pauvre mère .
Cependant ,
la semaine suivante , elle eut encore un ordre à donner à son fils.
-Vois-tu ,lui dit-elle ,les petite oiseaux du bon dieu saccagent nos semis .
Afin de les effrayer , je vais faire un mannequin et la placerai
dans le carré de pois . Tu rôderas là avec ton fusil et tu ma
tueras quelques-uns de ces oisillons pour en faire des brochettes.
La malheureuse ! Qu'avait -elle dit là .
elle n'avait pas finie de parler que le garçon était allé préparer
son fusil . Pendant ce temps , elle s'acheminait vers le jardin,
et comme il n'y voyais plus clair au physique qu'au moral ,
il aperçut une forme flottante , la prit pour le mannequin , visa un
chardonneret voisin , fit feu , le manqua et tua bel et bien sa pauvre mère.
Il en eut un grand chagrin car il avait bon coeur .
Les gens du village l'adoptèrent et l'hébergèrent, l'employèrent ,
aux commissions . Il ne devint jamais plus habile dans ce métier ,
On le traita de benêt , lourdeau .
Ce dernier nom que l'on prononce en patois
" patatelet "
lui reste définitivement et , de nos jours , on appelle les habitants de Sabran
" les pantateur "